Emile Arsele NGUETCHEU Ecrivain camerounais
Biographie
Je viens sur la terre des Hommes au pays bamilékés le 09 décembre 1976 à Bafang, chef lieu du département du Haut-Nkam. Ma mère, Hélène Tchameni (jumelle), en plein travail avait été conduit à l’hôpital Central de la ville à bord du véhicule d’un homme de cœur, Tchoukoileu Emile, d’où mon prénom Emile comme un remerciement à cette amabilité dont ce dernier avait su fait montre.travail avait été conduit à l' plein m, dans les pays bamilékés. Je suis le premier fils de cette femme et j’ai une petite sœur, Tchokoubou Leumbou Lisette Tatiana.
À l’école primaire, je lisais principalement le magazine Kouakou. Et plus tard, Planète jeunes et autres. Zembla comme bande dessinées. Je lisais un peu de tout. Des livres d’histoires, de géographies et bien entendus des œuvres littéraires comme Les contes d’Ahmadou Koumba et autres. Je voulais moi aussi dire les choses mais la timidité faisait que les mots disparaissaient de ma bouche comme volée par le diable en personne. La timidité m’a toujours pesque caractérisé ; c’est comme si je vivais en moi. D’ailleurs, même aujourd’hui, je continue à vivre en moi. C’est plus fort que moi. J’étais comme incapable de parler en public. Je parlais plus sur du papier, les émotions concentrées dans mon cœur. Dans mon esprit. J’apprenais les mots. J’avais un cahier de vocabulaire ou je notais tous les nouveaux mots – tirés de mes lectures ou entendus au cours d’une conversation -, qui m’avaient frappés et dont le sens m’échappé. Je fouillais les pages de mon Larousse et je recopiais mot à mot, la définition que me proposait mon cher Larousse.
Le déclic de l’écriture vient exactement en classe de seconde, après la lecture de l’Anthologie de la littérature négro africaine de Lylian Kesteloot. Je m’étais rendu compte de la beauté et de la richesse de notre littérature. J’étais fasciné par les mots et les histoires nés de l’esprit de tous ses grands auteurs que je découvrais. Émerveillé. Ils étaient pour moi des surhommes. Des demi-dieux. C’étaient comme si tous m’invitaient à leur tendre tendrement la main. À pénétrer leur histoire tissée de désespoir, de déchirement, de désenchantement, de souffrance, de hantise, de révolte, de dignité, d’espoir, … j’avais très envie de les ressembler en tout point mais je me disais toujours que je n’étais pas digne. « Ecrivain, ce n’est pas pour toi, Nguetcheu. Un écrivain c’est quelqu’un d’intelligent. De très intelligent. De très fort en français. Les dix à quarante fautes d’orthographes que tu as l’habitude de récolter lors des dictées de Monsieur Quarante-deux-Soyas montrent bien que tu n’es pas digne de faire partir de ce clan. » Et je me mettais à pleurer. Dans mon cœur, je me maudissais de mon incapacité à prendre une feuille blanche et de là couvrir d’histoire qui me passait par la tête.
Et puis, comment ne pas vous parler d’un de nos professeurs de français, un certain Etienne Lantier. Il portait ce nom en mémoire du personnage Etienne Lantier de Germinal d’Emile Zola. Ce dernier nous parlait avec passion de la littérature. Il ouvrait en moi des horizons jusqu’à là insondés. Il me donnait à nouveau l’envie de vaincre ma peur. De tenter ma chance.
C’est par le hasard d’un soir, du retour de la plantation, que j’ai écrit mon premier texte. Un poème. C’était en fait une fade copie d’un poème de Web Du Bois :
« Je suis noir
Noir et fier
Fier du sang noir
Le sang noir
Qui coule
Dans mes veines
Dans mes tripes
D’africain ».
Je venais de découvrir la négritude. J’étais charmé par le courage de ses hommes qui avaient eu l’audace de ramasser l’injure « nègre » que le monde leur faisait pour en enfanter quelque chose d’inspirée. De magique. De beau. De puissant. De très puissant.
Une fois à Libreville, j’ai continué à me cultiver, à m’intéresser davantage à la chose littéraire. C’est alors qu’après renseignement, j’ai réussi à me rapprocher de la Fondation Raponda Walker. Pendant les week-ends, jours fériés et les vacances, j’y passais mes journées. Très tôt, la fondation devint mon Université. En compagnie de Jean Divassa, de Peguy Auleley, de Janis Otsiemi et les autres, j’aiguisais ma plume sur tous les genres et sous tous les tons. C’était l’air du temps. Je participais aux concours littéraires que je jugeais digne d’intérêt. C’est ainsi qu’en classe de terminale, au Lycée Djoué Dabany, j’ai participé au Concours de la meilleure nouvelle scolaire du Gabon de l’an 2000 et que j’ai remporté le 4ème prix. C’est un peu comme ça que je suis devenu écrivain.
Au plan culturel, je suis cofondateur, avec le poète gabonais Patrick Aleph, du Club des poètes du Gabon. Pendant près de 4 ans, j’ai été Secrétaire Général de ce club. Je suis membre de la Ronde des poètes du Cameroun et ami de l’association Livre Ouvert. J’ai pris part au Festival International de Poésie les 3 V (2012, 2013, 2014) et au Festival International de Poésie des sept collines de Yaoundé (2012).
Au plan professionnel, j’ai été Représentant Permanent, coordonnateur des Zones à Wally Agence Hôtesse (Gabon), Rédacteur en Chef du Journal « La Voix Des Jeunes » (Gabon), Consultant au Comité de l’Excellence Africaine (Cameroun). De nos jours, j’exerce comme maître de cérémonies.
Dans ma vie religieuse, je suis catholique pratiquant, membre de la Communauté de Sant‘Egidio depuis 2001. Je suis très ouvert à l’œcuménisme.
Bibliographie
Le moi qui parle », poèmes, Editions Edilivre Aparis, Paris, Octobre 2012
Le vertige de la parole », poèmes, Editions Edilivre , Paris, Juillet 2011
« Towa », nouvelle inédite, Journal LA VOIX DES JEUNES, Libreville, 2007
« Comment je suis arrivé à l’écriture », récit inédit, Journal LA VOIX DES JEUNES, Libreville, 2006
« C’est perdre tout le temps son temps », poème inédit, Journal LA VOIX DES JEUNES, Libreville, 2006
« Rien que pour toi Haïti, Vox popoli… Vox dei », poèmes, Journal LE PATRIMOINE, Yaoundé, 2004
« Si j’étais le monde », Pièce de théâtre, œuvre collective, Mairie Palaiseau, 2003
« Jamais sans karim », Nouvelle, œuvre collective, Editions La Case, 2000
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